Association Lettonne des Professeurs de Français

L'Association des professeurs de français de Malte

L'association

1. Entretien avec Angèle Vella Lauwers, présidente de l'Association des professeurs de français de Malte
2. Un peu d'histoire...

1. Entretien avec Angèle Vella Lauwers, présidente de l'Association des professeurs de français de Malte

L'Association des professeurs de français de Malte (APFM) a été créée en 2008. Le premier Bureau a été élu le 4 décembre lors d'une assemblée générale exceptionnelle à laquelle ont assisté l'Ambassadeur de France, Monsieur Daniel Rondeau, et le président de la Commission de l'Europe de l'Ouest (CEO) de la FIPF, Jean-Paul Basaille. Depuis deux ans, l'association se développe. Elle compte à ce jour plus de 100 adhérents, principalement des professeurs du secondaire. Le siège de l’APFM se trouve au Centre de Documentation et de Recherche Franco-Maltais (CFM) à Msida. La présidente Angèle Vella Lauwers, qui travaille aux côtés d'un comité de 10 autres bénévoles, nous a accordé une interview en 2011.

Pourriez-vous nous dire quelles sont vos principales mission ?
Nos missions principales sont de promouvoir et diffuser le français auprès du corps enseignant à Malte, dans les  établissements du secondaire, collèges et lycées, ainsi que dans les universités. Cette année, nous avons commencé à proposer des ateliers de sensibilisation au primaire. Nous espérons ainsi favoriser l'apprentissage du français au secondaire.

Quelles actions mettez-vous en place pour vos membres ?
Nous proposons des activités variées : des visites guidées, des soirées gastronomiques et littéraires, et enfin, des concours pour les professeurs de français et pour leurs élèves. Nous souhaitons développer un réseau d'échanges et de communication entre les membres de l'association grâce à ces actions. Nous intervenons aussi au niveau de la formation en organisant, en collaboration avec l'Ambassade de France et le ministère de l'Éducation maltais, des stages pour les professeurs de français en poste ou en devenir. En 2010, nous nous sommes consacrés à la formation des professeurs de français au DELF. Les deux formations proposées ont été un vrai succès : 45 professeurs ont participé à la première et 115 à la seconde. Nous avons aussi organisé un concours intitulé "La salle de français selon vous". L'objectif de ce concours était de faire valoir les effets positifs que peut entrainer l'agencement de la classe sur l'apprentissage du français.

Qui sont vos principaux partenaires ?
Nous travaillons avec l'ensemble des institutions publiques, maltaises et françaises, pour la mise en place de projets de grande envergure comme la Francofête.  Nous essayons de participer aux réunions de la CEO afin de rester en contact avec le réseau associatif. Nous collaborons aussi avec l'Alliance française de Malte-Méditerranée pour divers projets. Nous sommes particulièrement intéressés par les échanges et les partenariats entre associations que nous souhaiterions d'ailleurs développer dans les années à venir. À ce jour, nous sommes en contact avec l'ADISFLE à Paris. Nous avons déjà assisté à certaines de leurs journées-rencontres.

Pourriez-vous nous parler des grands chantiers à venir de l'APFM  ?
Notre association est très jeune et nous travaillons encore à son développement même si l'investissement des bénévoles nous a déjà permis de réaliser de nombreux projets. Nous souhaitons poursuivre le développement des actions à destination des établissements scolaires du primaire, du secondaire ainsi que des universités. En effet, la plupart des étudiants laissent tomber le français lors de leur entrée au lycée car ils optent pour des formations scientifiques considérées plus stratégiques pour la vie professionnelle. Cependant, ces formations accordent peu d'heures à l'enseignement du français. De plus, l'enseignement de la langue française, en compétition avec l'italien, l'espagnol et l'allemand, recule depuis de nombreuses années. Il est donc nécessaire de rendre l'apprentissage du français plus attractif aux yeux des étudiants.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans vos actions ?
Nos difficultés sont surtout liées au manque de temps, en effet, nous travaillons tous à temps plein et les 6 membres du comité sont souvent débordés. Leur sérieux et leur motivation nous permettent d'arriver à réaliser la plupart de nos projets, mais cela demande un investissement très important de la part des membres bénévoles du comité.

Les médias de l'association

  • Le site de l'association
  • Un bulletin d'information électronique (semestriel)

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2. Un peu d'histoire...

L'archipel de la République de Malte se compose de 8 iles dont 4 sont inhabitées. Entouré par la Sicile, la Grèce, la Tunisie et la Libye, l'archipel est un trait d'union entre le nord et le sud du bassin méditerranéen. Au cours des siècles, il a subi maintes invasions en raison de sa position stratégique et de ses ports naturels. Les langues européenne et arabe s'y sont croisées et entremêlées.   
Après une colonisation arabe de plus de deux siècles qui se termine en 1090, plusieurs dynasties se succèdent jusqu'à ce que Charles Quint offre l'archipel en 1530 à l'Ordre des Chevaliers de Malte. Ces Chevaliers sont membres d'un Ordre militaire religieux consacré à la défense du royaume latin de Jérusalem.
En 1798, l'armée de Napoléon Bonaparte envahit l'île. La présence française est très mal vécue par les Maltais victimes de lois injustes et de pillages. Pour mettre un terme à l'occupation française, les Maltais font appel à la couronne d'Angleterre qui ajoute l'archipel à son empire après sa victoire contre les Francais.
 
La population maltaise s'engage alors dans un long combat pour son indépendance. Cette période est marquée par des soulèvements parfois violents et par le développement d'un fort sentiment nationaliste. Sous la pression du peuple maltais, l'Angleterre finit par reconnaitre le maltais comme langue officielle du pays aux côtés de l'anglais en 1934. Durant la deuxième guerre mondiale, les Maltais mettent leur lutte pour l'indépendance entre parenthèses. Ils font alors preuve d'un grand courage en résistant au blocus et aux bombardements. Au  lendemain de la guerre, le roi Georges leur décerne la Croix de Georges pour honorer leur engagement en faveur des troupes alliées. Les Maltais obtiennent enfin leur indépendance en septembre 1964. 
 
La République Maltaise est proclamée en 1974. C'est un état important pour l'Union européenne de par sa position géographique et sa richesse historique. De plus,  la qualité des liens entre l'archipel, les pays arabes - états du sud - et les pays européens - états du nord - sont un autre atout du pays. Conscient de cette force, l'Etat maltais valorise cette spécificité car elle pourrait lui permettre de devenir un pont entre la rive nord et la rive sud de l'Union pour la Méditerranée. Ces dernières années, le pouvoir maltais cherche à développer sa présence sur la scène internationale en renforçant son réseau diplomatique. 
La population maltaise connait une diaspora importante, essentiellement vers les États-Unis, le Canada, l’Australie et l'Italie. Depuis les élections de 2009, le pays est dirigé par le Président George Abela, issu du Parti travailliste, et le premier ministre, Dr Lawrence Gonzi. 

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Environnement linguistique

 Malte a bénéficié de multiples influences qui ont donné naissance à une langue nationale unique au monde : la seule langue issue de l’arabe à  être transcrite avec l'alphabet latin. Dans les années 20, Miekiel Anton Vassali, souvent présenté comme le père de la langue maltaise, parvient à faire accepter et reconnaître l'utilisation d'un alphabet standardisé pour l'écriture du maltais mettant ainsi un terme à des années de débats sur le sujet.

 
 
1. La politique linguistique 

À son indépendance, Malte reste officiellement bilingue. En effet, il existe peu de locuteurs de langue maltaise dans le monde, environ 400 000, d'où l'intérêt pour l'archipel de conserver l'anglais. Cependant la constitution maltaise précise que seul le maltais y est langue nationale1. Dans l'article 4, il est stipulé que "le conseil national doit élaborer et promouvoir une politique linguistique appropriée pour l'avantage et le développement de la langue nationale et de l'identité maltaise."1 Les textes officiels montrent une réelle volonté de l'État de préserver et de favoriser la langue nationale, sûrement en réaction aux siècles d'invasion et de colonisation. Ainsi, la communication officielle et juridique se fait en priorité en maltais. Au niveau juridique, les textes sont promulgués dans les deux langues : en maltais et en anglais. Les citoyens maltais peuvent les utiliser indifféremment pour s'adresser à l'administration et à la justice.
Malte accorde une grande importance à l'enseignement des langues étrangères. La loi scolaire de 1999 y institue un enseignement bilingue : l'anglais et le maltais sont les deux langues d'enseignement des établissements scolaires publics. Dès le primaire, les élèves apprennent en maltais et en anglais selon les matières. Au secondaire, ils apprennent une première langue étrangère de 11 à 14 ans et une deuxième de 14 à 16 ans.
 
2. Les langues vernaculaires
 
La notion de minorité n'existe pas dans la constitution maltaise. Les langues vernaculaires ne bénéficient donc d'aucune reconnaissance officielle ni de mesure de protection.  Même s'ils ne représentent qu'une infime partie de la population, on trouve plusieurs groupes linguistiques sur le territoire maltais comme des locuteurs d'arabe classique (1,8%) et d'italien (1,2 %). Contrairement à l'arabe, l'italien bénéficie d'une place privilégiée. En effet, langue officielle du pays jusque dans les années 30, l'talien reste la première langue étrangère parlée à Malte. De plus, la télévision italienne très regardée sur l'archipel participe à son rayonnement.
 
3. Les langues véhiculaires
 
Le maltais est la langue véhiculaire du pays. Seul dialecte arabe à bénéficier du statut de langue, il est proche des dialectes d'Afrique du Nord. On y trouve aussi de nombreux emprunts lexicaux au sicilien, à l'italien et à l'anglais. Ses origines sémitiques associées à sa transcription en font une langue à part dans le paysage des langues vivantes. En effet, le maltais emprunte ses structures et son vocabulaire à des langues de familles différentes. Ainsi, morphologie, syntaxe et vocabulaire de base sont sémitiques (et plus spécifiquement arabes), tandis que le lexique comporte un grand nombre d'emprunts aux langues romanes."2
Malgré la décolonisation, la langue anglaise a conservé une place de prédilection à Malte, bien qu'elle soit la langue maternelle de seulement 1,5% de la population. En effet, c'est la première langue du secteur économique et elle est utilisée sur tous les produits manufacturés, les modes d'emploi et la plupart des enseignes et affichages commerciaux. C'est un atout pour l'archipel qui propose entre autres de nombreux séjours linguistiques dédiés à l'apprentissage de l'anglais.
Les noms des bâtiments publics et les plaques des rues sont écrits dans les deux langues. S'il existe de nombreux journaux, radios et émissions télévisuelles en anglais, l'état veille à promouvoir l'utilisation du maltais dans les médias.
 
  L'hymne nationale de Malte
>                   Popeye en maltais


Situation du français dans le pays

Depuis son adhésion à l'Union Européenne en 2004, la République de Malte a adopté une politique encore plus favorable à l'enseignement des langues étrangères. En effet, le gouvernement souhaite former des citoyens plurilingues capables de répondre aux besoins du marché européen. Les langues comme l'italien, le français, l'allemand et l'espagnol sont mises en avant, de même que l'arabe, le chinois, le russe et le japonais pour des raisons économiques. L'importance accordée à l'anglais et la place occupée par l'italien n'y facilitent pas le développement de la langue française.

 

1. Enseignement du français

 
Le français est la deuxième langue étrangère apprise au secondaire, 43 % des 11-16 ans, mais le nombre d'apprenants diminue drastiquement au lycée et à l'université, 9,5% des 16-18 ans et 1,53% des plus de 18 ans. À partir du lycée, l'italien, l'espagnol et l'allemand sont souvent considérés par les élèves et leur famille comme des langues plus faciles ou plus intéressantes au niveau du marché du travail que le français.
Cependant, les préparations au DELF et au DALF, proposées par l'Alliance française et par certaines écoles privées depuis 2009, donne une "valeur ajoutée" à l'apprentissage de la langue française. Suite à des directives du Ministère de l'Éducation nationale maltais, des cours de français et d'autres langues européennes ont été proposés dès le primaire. Ces cours ont pour objectif de sensibiliser les jeunes apprenants à d'autres langues que l'anglais et le maltais. Les professeurs de français espèrent ainsi davantage donner l'envie d'apprendre le français aux jeunes élèves. Au niveau universitaire, quelques initiatives laissent espérer une progression du français dans les années à venir. Ainsi, le département de français de l'Université de Malte propose, en plus du cursus universitaire en langue française, des cours pour les étudiants non francisants. Ces cours sont dispensés dans un local de l'Université, la petite auberge de France, et sont soutenus par l'Ambassade de France à Malte. De plus, l'entrée de Malte à l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) va sûrement favoriser le développement de la coopération universitaire de Malte avec les universités francophones. 
 
2. Présence de la culture francophone     
 
En 1984, les gouvernements français et maltais ont signé un accord qui a donné naissance au Centre Franco-Maltais. Ce dernier, qui a ouvert ses portes à Malte en 1985, vise deux publics : les étudiants et les professeurs. Pour les premiers, il offre des ressources pour la recherche et l'apprentissage du français. Pour les seconds, c'est une sorte de plate-forme collaborative où ils peuvent à la fois préparer leurs cours, leurs épreuves et se rencontrer, échanger.
Les relations franco-maltaises se sont particulièrement développées depuis l'adhésion de Malte à l'Union européenne. Elles sont excellentes dans tous les domaines qu’ils soient politiques, économiques ou culturels. En 2010, l'Ambassade de France a organisé des événements destinés à améliorer la visibilité française sur l'archipel. Ainsi, la patrouille de France et la Frégate du Chevalier Paul sont venues à Malte. Au niveau culturel, l'Ambassade propose des spectacles au théâtre, dont Une femme à Gozo, prénom Carmen1, des conférences, des expositions, un festival du film français, etc. 
 

Première Fête de la musique à Malte avec... par LeTaurillon
 
 
Dans le secteur de l'éducation, le gouvernement français a développé des bourses pédagogiques et didactiques qui permettent à de jeunes professeurs de français de bénéficier de stages de perfectionnement en France. De plus, l'implantation du CNRS à Malte confirme ainsi l'engagement des institutions françaises dans son partenariat pour la recherche avec l'archipel.
Au niveau culturel, l'Ambassade de France organise des manifestations en partenariat avec l'Alliance française, l'APFM et les institutions maltaises. Ainsi depuis 2003, des projets français comme la Fête de la Musique et les Nuits des Musées sont réalisés sur l'archipel. Dans le cadre de la Francofête,  l'Ambassade de France organise des manifestations à destination des écoles et de l'Université
 
Note
1. Une femme à Gozo, prénom Carmen est une adaptation de l'opéra Carmen de Bizet. 

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Environnement culturel

Sommaire

1. Les sites inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO
2. Fêtes et traditions
3. Cuisine
4. Artisanat
5. Architecture
6. Musique
7
. Littérature
8. Peinture

 

1. Les sites inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO

 L'Hypogée de Hal Safliéni Les temples mégalithiques  La ville de La Valette

2. Fêtes et traditions

Très influencé par la religion chrétienne, le pays compte de nombreux jours fériés à son calendrier pour les célébrations religieuses.
 
Les fêtes religieuses locales : les festi
Tous les dimanches de mai à septembre, un village de l'archipel célèbre sa festa, fête traditionnelle qui remonterait à l'époque des Chevaliers de l'Ordre de Malte. Ces journées dominicales se déroulent toutes de la même manière : l'office religieux du matin est suivi d'une procession rythmée aux sons des fanfares et des pétards. La veille, la festa est souvent annoncée par un feu d'artifice.

La Festa frawli à Mgarr.
 
La fête des illuminations: l'Imnarja

La tradition de l'Imnarja trouve son origine dans les fêtes des Chevaliers de l'Ordre de Malte. À l'époque, lors de cette journée, les Chevaliers autorisaient le peuple maltais à manger du lapin, viande qui leur était réservée d'ordinaire.
 
Aujourd'hui, les Maltais célèbrent ce souvenir en partageant une fenkata, un râgout de lapin aux spaghettis. Ce plat est traditionnellement dégusté au cours d'un pique-nique dans les vergers de Buskett. Ces vergers situés dans une vallée à côté de Dingli près de Verdala Palace ont été plantés par les Chevaliers qui en ont fait leur terrain de chasse. Certains associent l'Imnarja à la fête chrétienne de la Saint-Jean car elle se déroule aussi le jour du solstice d'été.
 
 

La journée de l'indépendance, Jum l-Indipendenza 
L'indépendance maltaise est célébrée le 21 septembre. En 1989, un monument a été érigé pour symboliser l'indépendance maltaise à l'entrée de la ville de La Valette. Ce monument est devenu le lieu de recueillement pour les autorités et la population maltaises le jour de la fête de l'indépendance.
 
La journée de l'indépendance à La Valette

 

Le Carnaval, Il-Karnival
Très important dans la culture maltaise, le Carnaval se déroule pendant les 5 jours qui précèdent le Mercredi des Cendres. À l'époque de la domination anglaise, la population profitait du carnaval pour caricaturer les colons. De nos jours, ces célébrations donnent lieu à de magnifiques défilés costumés dans la ville de La Valette et dans la plupart des villes de l'archipel. Une spécialité culinaire va de pair avec le Carnaval : la prinjolata, un gâteau à la crème au beurre.

Le Carnaval de Malte


Le naufrage de Saint-Paul, Jum in-Nawfragju ta' San Pawl 
Selon les textes religieux, Saint-Paul fait naufrage sur une ile de l'archipel lors de son voyage vers Rome. Cette ile sera d'ailleurs baptisée du nom du Saint qui y passe plusieurs mois durant lesquels il parvient à convertir le gouverneur Publius au christianisme. Malte devient alors une des premières terres romaines. Le souvenir de Saint-Paul reste très fort dans l'archipel où il est représenté par une grande statue et célébré dans de nombreuses chapelles maltaises le 10 février. 
3. Cuisine
La cuisine maltaise utilise les produits locaux : fromages de brebis et de chèvre, poissons, lapins, tomates, câpres, etc. Certaines des spécialités culinaires sont originaires d'autres contrées : l'Italie, la Sicile, la Tunisie ou encore l'Angleterre.  Ainsi, les kannolis, desserts maltais, sont directement inspirés des cannolis  siciliens ; la minestra, une soupe épaisse, ressemble à la minestrone italienne et les ravjul aux raviolis italiens ; les Imqarets, pâtisseries frites fourrées de dattes servies chaudes sont elles d’origine arabe.
Certaines traditions culinaires sont directement liées aux productions locales comme à Gozo où l'on fabrique une grande variété de gbejniet, petits fromages de brebis et de chèvre, nature ou au poivre, frais ou conservés dans l'huile ou le vinaigre. Un autre mets tient un rôle central dans l'alimentation maltaise : le lapin. Le lapin est la viande de prédilection des Maltais ; il a même donné son nom à une soirée, la fenkata1, durant laquelle les Maltais se retrouvent pour partager un lapin généralement frit et cuit dans le vin.

Découvrez des recettes de cuisine maltaise

Notes

1. Fenek signifie lapin en maltais.

4.L'artisanat

La poterie
Déjà présente à l'époque préhistorique, la poterie est l'artisanat le plus ancien de l'archipel. De nombreuses pièces exhumées lors de fouilles archéologiques sont de véritables chefs d'œuvre. L'une des plus célèbres est La Femme dormante, découverte à l'Hypogée de Hal Saflieni. Elle est exposée au Musée national d'Archéologie de La Valette. Les figurines en terre ont toujours eu une place importante dans la culture maltaise. Influencés par les pasturi italiens, figurines pour la crèche, les Maltais ont développé peu à peu leurs propres figurines : les pasturi. De nos jours, ces petites figurines sont vendues aux touristes de l'archipel.

La dentelle
L'artisanat de la dentelle apparait au milieu du 17e siècle et se développe avec la venue de denteliers génois. Avec eux, les dentelières maltaises intègrent la croix de Malte aux motifs génois. Pour broder leur  dentelle, elles commencent par dessiner les motifs sur un parchemin qu'elles percent ensuite pour indiquer les emplacements des aiguilles. Elles placent ensuite ce parchemin sur un coussin et travaillent avec plusieurs fils enroulés sur une bobine allongée. Cet artisanat devient une véritable industrie dans la ville de Gozo au 19e siècle. Aujourd'hui, la tradition de la dentelle aux fuseaux est devenue plus confidentielle et est essentiellement pratiquée par la troisième génération.
 
5. Architecture

Malte possède un très riche patrimoine architectural comme en témoigne l'inscription de sa capitale et de certains de ses bâtiments au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le pays abrite certaines des plus anciennes constructions au monde, dont les temples mégalithiques. Il y a 7 temples sur le territoire maltais. Remarquables, tant par leur élévation et leur gigantisme que par la variété des matériaux utilisés, ces édifices ont été découverts par des archéologues européens et maltais au début du 19e siècle. À ce jour, on connait peu de choses quant au quotidien des constructeurs de ces temples. Il est cependant communément admis qu'ils étaient agriculteurs et qu'ils cultivaient des céréales. Les temples étaient dédiés aux rituels religieux et sûrement aux sacrifices d'animaux. Vu la petitesse des espaces cérémoniels, il semble que les sacrifices se soient déroulés sans public. Cette mystérieuse civilisation s'est éteinte 2 500 ans avant notre ère.

Un temple mégalithique de Hagar Qim
 
Selon un dicton maltais, l'archipel a autant d'églises que le calendrier a de jours. En effet, l'importance de la religion chrétienne dans la société maltaise, passée et présente, explique la forte présence des édifices religieux sur le territoire maltais. Un grand nombre d'églises, de chapelles et de cathédrales ont été construites au cours des siècles. La Co-Cathédrale de Saint-Jean est l'un des premiers exemples d'architecture baroque dans lequel on peut admirer La décollation de Saint Jean-Baptiste du Caravage.
 
 
Les trésors de Malte Le Palais Parisio Le Palais des Grands Maitres
 
 
 

La ville de Mdina, capitale de Malte à l'époque de la colonisation arabe, du 9e au 11e siècle, est surnommée la ville silencieuse car les voitures en sont bannies. L'architecture médiévale croise l'architecture baroque donnant ainsi une apparence unique à cette ville, ancienne cité forteresse, toujours encerclée de remparts et de fossés. Au centre de Mdina se trouve la Cathédrale dédiée à Saint Pierre et à Saint-Paul, édifiée entre 1697 et 1702, par l'architecte Lorenzo Gafa. Elle remplace la cathédrale, détruite en 1693, lors d'un tremblement de terre. Cette cathédrale est érigée à l'endroit où Publius et Saint-Paul se seraient rencontrés pour la première fois.

L'archipel abrite de nombreux palais qui font partie pour la plupart du patrimoine national et abritent de merveilleux trésors.
 

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6. Musique

La musique traditionnelle maltaise a presque disparu : les nouvelles générations connaissent peu les instruments traditionnels maltais. En effet, lors de la colonisation anglaise, l'arrivée des fanfares et de la musique "à partitions" a fait passer la tradition musicale maltaise au second plan. Les cuivres ont remplacé les instruments à vent et les percussions maltaises.  
La musique maltaise, alors considérée comme "indigne", n'avait plus sa place dans les cérémonies officielles et les concerts publics. Elle était uniquement jouée pendant les carnavals ou les festivals folkloriques. Cependant, ces dernières années, la musique maltaise connait un certain renouveau dû au regain d'intérêt des nouvelles générations pour les traditions maltaises. On commence ainsi à voir réapparaitre des morceaux de musique traditionnelle.

Quelques instruments traditionnels
La cornemuse maltaise, zaqq, faite de peaux de chèvre et de veau a longtemps été jouée sur l'archipel. On trouve d'ailleurs sur un timbre maltais la gravure d'un joueur de cornemuse de Albert Dürer (1514).
La "flûte siffleuse", il-flejguta, était jouée par les bergers maltais lorsqu'ils gardaient leur troupeau en pâturage. La pipe en roseau terminée par une corne de bovin, zummara, était aussi un instrument à vent très répandu à Malte. Elle appartient à la même famille qu'un instrument éponyme irakien.
Au niveau des percussions, les Maltais jouaient d'un tambour à friction, zafzafa, et d'un petit tambour, it-tanbur.

Le groupe folklorique maltais Jackson's
 
Les chants traditionnels, il-Ghana
La tradition du Ghana est encore pratiquée sur l'archipel, les chanteurs s'y produisent dans des cafés et des festivals. Ces chants sont composés de strophes rimées. Les interprètes sont toujours accompagnés par la guitare et il n'y aucune partition. Il existe trois formes de Ghana : le Ghana spirtu, un chant polyphonique improvisé ; le L-Ghana la Bormliza chant à deux voix ; le Ghana tal-fatt, une forme de ballade.


Un chant ghana


La musique contemporaine
De nos jours, de nombreux artistes musicaux maltais chantent en anglais comme les stars de la musique pop. Mary Spiteri, chanteuse maltaise à succès, est sélectionnée en 1992 sur le podium de l'Eurovision avec sa chanson Little child. Chiara la rejoint en 1998 avec The one I love. Le groupe Etnika qui propose une nouvelle interprétation de musiques traditionnelles maltaises connait un certain succès ces dernières années.

Little child par Mary Spery The one I love par Chiara Lament d'Etnika
 
 

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7. Littérature
La littérature en langue maltaise nait à la fin du 19e siècle avec le roman de Caruana Inez Farrug (1889). Les Maltais n'ont pas encore adopté un alphabet standardisé. Caruana défend avec d'autres auteurs, dont Preca, l'élimination des mots d'emprunt non-sémitiques. D'autres sont favorables à une langue maltaise, où fusionnent les mots sémitiques et les mots romans, car ils reflètent l'esprit populaire et l'histoire de la langue maltaise. C'est le cas de Cremona, de Dun Karm, d'Aquilina et de Serracino Inglott. L'engagement de tous ces auteurs pour la langue maltaise a un impact important sur la société. En effet, en développant la langue maltaise, ils créent le futur ciment de l'identité nationale du pays.

Les débats et les prises de position face à la langue donnent naissance à une écriture variée et originale où la langue est porteuse d'une forte symbolique identitaire. Sa standardisation commence dans les années 20 avec les œuvres de M.A Vassalli. Pour Vassalli, "la langue du peuple est le propre instrument de son éducation intellectuelle"1. Il est convaincu que pour que le maltais existe, il faut créer un dictionnaire - afin de fixer le lexique maltais - et une grammaire. L'adoption de l'alphabet standardisé qu'il réalise au début du 20e siècle sera le premier pas vers une reconnaissance du maltais en tant que langue.

Très vite, les préoccupations des Maltais se retrouvent dans les écrits littéraires. Ainsi, certains romanciers réformistes - Manwel Dimech, Guzè Ellul Mercer, Born, Orlando, Zammit, etc.- critiquent dans leurs œuvres à la fois le gouvernement anglais et les dirigeants maltais portant un regard critique sur la société. Cet engagement a des conséquences graves pour certains écrivains, dont Mercer qui doit s'exiler à Alexandrie en 1914 en raison de ses discours pour la défense des droits des femmes et des enfants.     

La vie quotidienne des Maltais est aussi au cœur des mises en scène des dramaturges maltais avec les œuvres de Diacono, Azzopardi et Chetchuti. Le roman satirique de Gwann Mamo, Ulied in-Nanna Venut Fl-Amerika (Les Enfants de grand-mère Venut en Amérique), rencontre un fort succès. Cet auteur est un réformateur social pour qui la culture est la clé du changement.

En 1967, Frans Sammut co-fonde le mouvement du renouveau avec d'autres auteurs maltais. Ses œuvres sont considérées comme des classiques de la littérature maltaise : Il-Gagga (La Cage), Il-Holma Maltija (Le Rêve maltais). Ce courant littéraire a toujours eu une grande influence sur la littérature maltaise, même s'il n'a pas duré longtemps.  Les écrivains révolutionnaires - Friggeri, Camilleri, Spiteri, Sammut, Borg, Calleja, Sant - dénoncent l'hypocrisie de la société ainsi que la forte influence de la religion chrétienne sur la culture maltaise.          

                    
La poésie a une place particulière dans la littérature maltaise, les poètes maltais lui offrent de grands textes. L'un des plus reconnus reste à ce jour Dun Karm ; il est souvent présenté comme le poète de la nation.
Depuis les années 90, de nombreux auteurs maltais sont arrivés sur le devant de la scène dont Trevor Zahra, Vince Vella, Immanuel Mifsud, etc. Certaines de leurs œuvres sont écrites en anglais, d'autres sont traduites après une première édition en maltais. Une nouvelle génération de poètes continue à enrichir le riche patrimoine littéraire maltais. Des auteurs femmes sont enfin reconnues telles que Simone Inguanez et Clare Azzopardi.

  8. Peinture

Les premières peintures maltaises connues à ce jour sont les fresques des catacombes et des églises troglodytes à Rabat : Sainte Agathe et Tad-Dejr.  Elles datent du 14e siècle et sont très marquées par le style siculo-byzantin2. Dès leur arrivée sur l'archipel, les Chevaliers participent à l'enrichissement du patrimoine maltais en se consacrant à l'embellissement des constructions maltaises. Ils commandent alors de nombreuses œuvres à des artistes maltais comme Bartoloméo Peregrino et Giovanni Maria Abela.

L'influence italienne sur l'art maltais prend encore plus d'importance à partir du 16e siècle avec l'arrivée de nombreux artistes italiens à Malte. Mateo Perez d'Aleccio trouve refuge sur l'île et y réalise des fresques pour le palais des Grands- Maîtres et pour la Co-Cathédrale de Saint-Jean.


Un des grands génies de la peinture, Le Caravage, s'exile à Malte en juin 1607, après avoir été accusé de meurtre à Naples. Il est alors accueilli par Alof de Wignacourt, Grand-Maître de l'Ordre de Malte, qui lui offre un atelier et lui commande son portrait. Le Caravage reste trois ans sur l'ile et y peint 5 grandes toiles dont la célèbre Décollation de Saint Jean-Baptiste, conservée dans la Co-Cathédrale de Saint-Jean à La Valette. Il est fait Chevalier de l'Ordre en juillet 1608 et en est exclu la même année suite à des actes violents. Il se retrouve à nouveau impliqué dans une histoire de tentative de meurtre. Il est emprisonné à deux reprises sur l'archipel et s'évade lors de sa deuxième incarcération pour retourner sur sa terre, l'Italie, où il meurt le 18 juillet 1610. Maître de la technique du clair-obscur, inventée par Leonardo da Vinci, il a laissé une forte empreinte dans l'archipel.


Mattia Preti, grand peintre calabrais, quitte l'Italie en 1661 pour s'exiler à Malte où il s'éteint en 1699. Il offre à l'ile un trésor de l'art baroque sur la voûte de la Co-Cathédrale de Saint-Jean. Il est lui aussi fait Chevalier de l'Ordre.
À la fin du 17e siècle et au 18e siècle, la peinture maltaise est surtout influencée par le baroque napolitain avec la venue d'artistes comme Giuseppe d'Arena, Stephano et Alessio Erardi, Gian Nicola Buhagiar et Francesco Zahra. Au 19e siècle, c'est l'avènement du néoclassicisme : Michele Busuttil orne la cathédrale de Gozo de ses peintures et Salvatore, son fils, le palais Verdala. Giuseppe Cali apporte une influence romantique qui perdure jusqu'au début du 20e siècle. Puis, les tableaux du Chevalier Edward Caruana Dingli, de Cremona, d'E. Barthet et d'A. Inglott ont particulièrement marqué la peinture maltaise.

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Sources
Le ministère des Affaires étrangères
L'aménagement linguistique dans le monde
 

 Crédit photo : Wikimedia Commons
L'Hypogée Hal Salfieni : Hamelin de Guettelet
Temple mégalithique de Malte : Vberger
La fête des illuminations : Yves Picq
La journée de l'indépendance : Hamelin de Guettelet
Le Carnaval : Thyes
La femme dormante : Hamelin de Guettelet
La cathédrale de Mdina : Bengt B.